Forum de la coalition Proprio-Béton

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    Vous reconnaissez vous ? (Témoignage)

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    500mag


    Messages : 7
    Date d'inscription : 29/10/2012

    Vous reconnaissez vous ? (Témoignage) Empty Vous reconnaissez vous ? (Témoignage)

    Message  500mag Ven 6 Déc 2013 - 14:15

    Bonjour a tous

    Voici une rétrospective des événements entourant la saga de ma maison atteinte de pyrrhotite.

     
    Le commencement

    Octobre 2012 : Je suis un dimanche matin dans un restaurant de mon village (St-Boniface) pour un déjeuner tranquille en famille.

    J’entends des voisins qui parlent de la catastrophe sur la rue des Sources. (Ma rue !)
    Je me joins à la conversation en demandant qu’est-ce qui se passe sur la rue des Sources ?
    Les personnes présentes m’expliquent le problème de la pyrrhotite.

    En arrivant à la maison, un peu inquiet, je fais le tour de ma demeure. Rien d’évidant pour le moment.
    Je vais voir les fondations des maisons discutées au restaurant et questionne les propriétaires.
    Je me familiarise à la pyrrhotite et à son apparence visuelle.
    Je retourne inspecter ma demeure et je commence à reconnaître quelques signes distinctifs.

    Je fais des recherches sur internet pour finalement trouver le site Proprio-Béton. Je communique avec vous pour une évaluation.

    À ma grande satisfaction, vous prenez le temps de venir me visiter et nous faisons le tour de ma propriété ensemble.
    Votre expérience vous suggère fortement la présence de pyrrhotite et vous m’informez des étapes à franchir par la suite.

     
    Le 22 octobre 2012, je fais appel à Inspec-sol pour un rapport d’expertise de pyrrhotite. Le résultat prend environ un mois.

    Le 09 novembre 2012, je rencontre l’avocat M. Pierre Soucy pour regarder mes options en cas de confirmation de pyrrhotite:

    Me joindre au 1er groupe de recours collectif, il est trop tard.
    Recours auprès de l’APCHQ, mais il n’y a plus de garantie (Construction 2006).
    Il me reste la mise en demeure de l’ancien propriétaire.
    Prendre note qu’à ce moment, le rapport de la firme Inspec-sol n’a encore rien confirmé.

    Quelques jours avant Noel, le rapport de la firme Inspec-sol arrive en notre possession : forte présence de pyrrhotite.

    Dans un moment de déprime, je cherche sur internet diverses options pour m’en sortir. Je pense finalement à mes fonds de solidarité de la FTQ.
    À la lecture des documents, il est possible de les retirer en cas de sinistre.
    Mais la question est la suivante : la pyrrhotite est-elle considérée comme un sinistre?

    J’appelle au fond de solidarité pour m’informer. Je suis transféré d’une place à l’autre pendant quelques jours pour finalement me faire confirmer par un homme qu’effectivement la pyrrhotite est admissible, et que je peux sortir mes fonds. Il m’explique l’impôt qui sera appliqué lors du retrait, et que les modalités de paiement sont au cas le cas. 
    Comme ma démarche est pour le moment à titre d’information seulement, il me dit qu’il documente mon dossier à l’écran, et il m’envoie les formulaires de rachat avec les instructions pour les remplir lorsque je serai prêt.

    Il me dit de dormir sur mes deux oreilles et que le fond est là pour venir en aide en cas de besoin et qu’il compatit avec ma situation.

    Je reçois par courriel ces formulaires en décembre 2012.

    Je peux enfin dormir en paix. Ma maison est sauvée. Je fais la promotion du fond auprès de mes collègues de travail et des membres de la coalition proprio-béton.

    Je vais à l’hôtel de ville pour m’enregistrer, mais tout est fermé pour le temps des fêtes.

     Joyeux Noël déprimant face à tous ses problèmes mais le fond de solidarité sera là en cas de nécessité.

    Début janvier, retour à l’hôtel de ville de Saint-Boniface.

    La personne qui s’occupe des dossiers de pyrrhotite est encore en vacances. Celle qui est en place n’y connait rien. Je laisse mon rapport expertise avec l’ensemble de mes coordonnées. On va me rappeler dans les plus brefs délais.

    Début février, aucune nouvelle, je retourne à l’hôtel de ville. La personne responsable est en place, mais mon dossier ne lui dit rien. 

    Je commence à m’inquiéter. Elle retrouve mon enveloppe avec tous mes documents, mais m’informe, à ma grande surprise, que ce n’est pas elle qui traite les dossiers de pyrrhotite, mais bien la MRC de Maskinongé. Elle me remet mon enveloppe avec inscrite dessus, les coordonnées de la dite MRC.

    Je contacte par la suite le responsable de la MRC de Maskinongé qui m’informe qu’il va m’envoyer un kit par la poste pour m’inscrire.

    Fin février, je reçois les papiers de la MRC de Maskinongé.
    Madame Iris Tremblay s’occupe du dossier

    Plusieurs documents sont demandés comme des estimations de réparation.

    Je pars à la chasse aux estimations. Très frustrant et des plus malhonnête.
    Cela mériterait un chapitre complet.

    Je transfère l’ensemble des documents à la MRC.
     Je valide la réception par téléphone.

    On en profite pour m’expliquer que bientôt, l’évaluateur de la MRC passera voir la maison et prendre des photos. Il attend d’avoir plusieurs maisons dans le secteur. Ce sera probablement en juin.

    Il m’informe aussi qu’il fait les photos et l’évaluation sans nécessairement la présence du propriétaire. Donc, il peut venir pendant que nous sommes au travail.

     On m’informe aussi que pour être admissible à la subvention du gouvernement provincial, ce n’est pas eux qu’il faut contacter, mais bien la firme d’ingénierie Roche.

     Rendez-vous pris pour le 18 avril avec M. Steeve Guy de la firme Roche.

     Encore plein de papiers à remplir et trouver. En particulier, encore des soumissions dans un formulaire réglementaire (donc, mes soumissions déjà en main ne sont plus valides) et un compte de taxes 2012.

    Encore la chasse aux soumissions.
    Le représentant de la firme Roche viendra lui aussi inspecter la maison prochainement et m’expliquera le programme.
    La rencontre se fera en début juin.
    Note : À cette date, la municipalité, et la MRC ne reconnaissent pas encore officiellement mon problème de pyrrhotite.

     Après avoir écoulé tous me recours, l’ancien propriétaire rejetant ma mise en demeure, je me résigne moi et ma conjointe à utiliser nos fonds de solidarité.

    Nous ressortons avec confiance le formulaire envoyé par le représentant du fond.
    Encore des papiers et preuves à fournir.
    En particulier, une preuve de nos assurances comme quoi les dommages causés par la pyrrhotite ne sont pas couverts.

    Encore une saga qui mériterait un chapitre.

    En quelques mots, c’est la panique à l’assurance la Capitale.
    Personne ne veut confirmer par écrit quoi que ce soit. Après plusieurs appels, on m’oblige finalement à faire une réclamation officielle de façon à recevoir un avis de non-éligibilité.

    Mais on ne peut pour l’instant me confirmer que cette réclamation n’aura pas d’impact sur le cout futur de mes assurances autos et habitation.


    Je reçois une première lettre qui ne parle nullement de pyrrhotite, mais indique seulement risques divers.
    Je rappelle pour une mainte fois la Capitale pour expliquer mon besoin. Il s’engage à envoyer une nouvelle lettre.

     Une semaine plus tard, une nouvelle lettre arrive avec exactement le même texte !

     A court de patience, comme il s’agit d’une assurance collective de groupe de travail, je fais appel à mon association professionnelle pour me soutenir dans ce dossier.  Après un appel en haut lieu du président de l’association à la direction de l’assurance La Capitale, je reçois enfin une lettre minimaliste qui mentionne la présence de pyrrhotite avec en prime un téléphone d’excuses.

    Nous sommes déjà rendus au milieu de juin, et mon dossier pour le fonds de solidarité commence à peine à se complété.
    Je n’ai pas encore ici de confirmation de la MRC ou de la municipalité que mon dossier pyrrhotite est accepté.

    C’est la période des vacances et j’essaie de décrocher pour 3 semaines avant de tomber malade.
    De retour, l’ensemble des papiers demandé par le fond de solidarité est presque assemblé.

    Mais pourquoi je n’ai pas encore de nouvelles de l’hôtel de ville ou de la MRC?

    Je veux avoir mon ajustement de taxes municipales et ma preuve de victime de la pyrrhotite pour bénéficier de réduction dans certains magasins compatissants. (Merci à vous)

     Je vais directement à l’hôtel de ville de St-Boniface réclamer mes papiers.

    À ma grande surprise, pour ne pas dire ma grande détresse, ils n’ont pas de dossier ouvert pour ma résidence!!!
    Je rappelle à la gentille madame que j’étais venu en début d’année, ces vacances, l’enveloppe.. Etc., etc., et elle finit par me reconnaître.

    Elle recherche dans ses dossiers, et finie par trouver un début de dossier à mon adresse.
    Elle me dit que ce n’est pas normal, mais que le problème ne vient pas de la municipalité, mais bien de la MRC qui n’ont pas transmis l’information d’acceptabilité.

    Cauchemar… cauchemar… Je suis dans tous mes états.

    Je retourne à la maison, saute sur le téléphone, et j’appelle le responsable de la MRC Maskinongé.

    Il cherche mon dossier, prend un temps fou à le trouver, trouve que le délai n’est pas normal (il ne m’apprend rien!!!) et cherche feuille par feuille le problème. Verdict : il ne retrouve plus une des deux soumissions demandées et le dossier est resté en suspend !!

    Il m’informe qu’il n’a pas le temps de relancer les dossiers et qu’il appartient au demandeur d’en assurer le suivi.

    Je suis en beau fusil, j’ai l’impression de me retrouver dans les 12 travaux d’Astérix qui cherche le formulaire A38 et qui devient presque fou suite à sa rencontre avec des fonctionnaires.



    Je saute sur mon ordinateur, et lui expédie un ensemble de soumissions dans ma collection maintenant bien remplie (ceux avec le formulaire normalisé du gouvernement du Québec, ceux des fournisseurs directement, ceux en courriel, etc., etc.,) (essayer de rester calme et de ne pas sacrer dans une telle situation)

    Je ne peux pas en parler à ma conjointe, je vais lui faire faire une dépression à coup sûr.

     Le vendredi 06 septembre, je quitte le travail pour aller porter mes documents en main propre au bureau FTQ de Trois-Rivières, de façon a s’assurer qu’il ne manque rien et qu’ils se rendent à bon port.
     
    Les gens sont sympathiques au bureau de Trois-Rivières, mais encore une fois, on voit bien que c’est la panique générale et qu’ils ne sont pas familiers avec ce genre de situation. J’ai l’impression d’être un extraterrestre venu de la planète mars.

     Ils scrutent mes documents, font des appels téléphoniques et conviennent finalement que le tout est conforme. Ils vont envoyer les documents par courrier interne à leur bureau chef.

     J’en profite aussi pour aller chercher d’autres billets pour l’activité-bénéfice de l’association proprio-béton (Cœur Chanteclair a l’église de Pointe du lac) parce que je me suis investi beaucoup à la vente de billets, car cela m’a changé les idées et je sais l’importance de cette organisation pour les victimes.

    Je laisse passer deux semaines, pas de nouvelle du fond de solidarité.

    Fort de mon expérience avec la MRC de Maskinongé, je relance moi-même par téléphone.

    On m’informe que c’est une dame qui a mon dossier en main. Elle n’est pas là pour l’instant, mais communiquera avec moi bientôt.
    Quelques jours plus tard, elle communique enfin avec moi.

    Elle valide mes papiers, ne connait pas bien la pyrrhotite, et je passe encore pour un martien rouge venant directement d’une planète inconnue.

    Elle m’informe que SI je suis éligible….
    Pardon madame… si je suis éligible…. Cette question a déjà été réglée depuis longtemps madame….

    Elle me relance : qui est-ce qui vous a dit ça… c’est moi maintenant qui s’occupe de votre dossier.

    Je réponds poliment (mais à l’intérieur, ça bouille franc je vous jure!) : c’est un haut responsable chez vous et il m’a informé qu’il avait documenté mon dossier informatique chez vous pour m’assurer de ne pas avoir ce genre de problème lors de ma réclamation.

    Elle me dit: avez-vous une preuve de cela?
    Je réponds non, car je n’ai pas accès à votre système informatique madame, mais j’ai bien reçu le formulaire de réclamation et les instructions par ce monsieur au mois de février et je l’ai encore en archive.

    Elle me pose alors plein de questions sur la pyrrhotite, comme si elle recommençait le dossier en entier et plusieurs fois, elle me met en attente le temps qu’elle se référé a un collègue ou un supérieur. Elle me dit que mon dossier va être étudié, et qu’il est loin d’être sûr qu’il sera retenu. De plus, si jamais un chèque est émis, il doit être fait conjointement à un seul fournisseur.

    J’essaie de lui expliquer qu’un problème de pyrrhotite s’échelonne sur plusieurs mois, qu’il  demande l’intervention de plusieurs corps de métier, et que pour avoir un prix raisonnable, il faut comme propriétaire en faire une grande partie.
    La dame répond qu’elle doit se référer à d’autres personnes, car elle n’a pas les réponses, mais qu’elle communiquera avec moi plus tard.

    Le mot à utiliser ici est le suivant : atterré, je suis atterré, mais elle m’a malheureusement rejoint pendant mon travail, et je dois garder la tête haute, sourire et faire bonne impression.

    Je prendrais quelques minutes lors de mon retour du travail pour faire un temps d’arrêt seul dans mon véhicule, loin des regards, de façon à conserver ma dignité et ne pas afflige ma famille de ses innombrables revers.

    Près d’une semaine plus tard, la dame du fond de solidarité me laisse un message à la maison. Il dit : J’ai maintenant les réponses à vos questions, appelez-moi et nous en discuterons.

    Son ton de voix et le message ne présagent rien de bon.

    Je fais l’appel en question le mercredi 25 septembre 2013

    Voici sa réponse : j’ai validé votre dossier, monsieur… Avant de pouvoir y donner suite, je vais avoir besoin de beaucoup plus d’information et de papiers.
    Je réponds, atterrer mais non surpris : Madame, j’ai reçu dans le passé le formulaire expliquant en détail l’ensemble des documents à vous fournir. Je m’y suis conformé méticuleusement et j’ai été vous porté les documents en main propre et je suis même resté près d’une demi-heure avec votre représentant de Trois-Rivières de façon à m’assurer qu’il ne manque rien,
    Que voulez-vous de plus….

    Elle en rajoute : je dois aussi vous informer que si il y a montant d’argent verser, il devra être fait à un seul fournisseur une fois les travaux terminés.

    Je lui explique une énième fois que c’est impossible à faire, que je dois défaire l’ensemble de mon sous-sol moi-même, que je dois enlever moi-même la maçonnerie de la maison, je j’ai besoin d’argent pour le remisage de mes meubles, le $4000 pour le test de pyrrhotite, pour les frais d’avocat, et qu’une fois les travaux complétés, je vais me retrouver avec un sous-sol non fini, sans peinture, plancher, évier, et comme exemple, ou ce situera la toilette, il va y avoir un simple trou béant dans le sol et que ça ne sera pas pratique pour faire nos besoins, moi, ma conjointe et mes deux jeunes filles.

    Elle m’a alors fait la leçon en m’expliquant que le fond de solidarité n’est pas fait pour servir de fond de roulement, et en réalité, il n’est pas fait pour être retiré. Il y a des encadrements très serrés à respecter et que c’est en derniers recours.

    J’ai répondu encore une fois que j’avais répondu à l’ensemble de l’exigence requise par son formulaire.

     Elle m’a alors donné le coup de grâce : bien que le formulaire stipule que je dois simplement faire ma demande dans l’année suivant le sinistre, elle prétend maintenant que les travaux doivent être exécutés et payés dans l’année suivant la déclaration du sinistre.

    Et d’après elle, ce n’est pas au moment où j’ai fait la demande au fond de solidarité que cela commence, mais bien à partir du rapport d’évaluation de la qualité du béton de la firme Inspec-sol qui date du 14 décembre. Donc, en quelques mots, si jamais le fond me fait la charité de m’accepter, il me donne moins de trois mois pour exécuter les travaux (en un seul versement à un entrepreneur, peu importe le prix de revient pour moi et mon budget)
     
    Je lui ai simplement répondu que pour l’instant, je m’adressais à elle sur le régime de rachat du fond ayant comme raison un sinistre majeur à la propriété.
    Mais que si le fond maintenait sa position, c’est malheureusement sur le prochain régime de rachat que je devrais faire la demande : celui de la faillite personnelle.

    Je n’ai pas perçu trop empathie suite à ma déclaration, mais j’ai plutôt eu l’impression que pour un fond de solidarité, il n’y avait pas beaucoup de traces de solidarité.

    Elle a conclu en me demandant d’écrire une lettre expliquant l’ensemble de mes démarches dans ce dossier et qu’elle pourrait peut-être faire quelques choses.

    Je ne suis pas du genre à me mettre à genoux et demander la charité, surtout lorsqu’il s’agit de retirer MES économies. J’ai déjà assez d’hypothéquer ma retraite sans avoir à m’humilier.

    Et prenez bien note que dans toute cette saga, les travaux de réfection ne sont même pas encore commencer. !!! Cela regarde bien pour l’avenir….

    Merci de m’avoir lu.

    Écrire ce texte m’a permis de décompresser, et lorsque je me permets quelques minutes pour observer mes deux petites femmes en devenir et ma fidèle conjointe, cela me reconnecte heureusement à notre humanité et me donne l’énergie nécessaire pour continuer ce douloureux chemin de croix.

    Sylvain Arseneault
    Père de famille et victime de la pyrrhotite

      La date/heure actuelle est Jeu 2 Mai 2024 - 6:07